Benin l'art roi
L’ancien royaume du Dahomey ( XVIIème - XIXème siècle), devenu Bénin en 1975 a toujours eu une production artistique originale et abondante. Elle était traditionnellement soutenue par le roi et sa famille. Les oeuvres représentaient ainsi des scènes de la vie courante sous forme de statues, tapisseries et peintures.
Marius Dansou, Kifouli Dossou, Zanfanhouédé, Dominique Zinkpè. commissariat : Christophe Guillot.
Aujourd’hui la scène artistique, très dynamique, bénéficie de cette tradition et de l’héritage royal mais ouvre le débat sur les grandes questions sociétales. Le collectionneur Christophe Guillot, passioné de la création contemporaine de l’Afrique de l’Ouest réunit quatre artistes béninois pour présenter leur vision sur l’histoire mais aussi sur notre époque.
Marseille, porte entre l’Europe et l’Afrique, s’impose naturellement pour accueillir ces artistes et renforcer le dialogue entre les deux continents. Cette exposition marque l’ouverture d’un projet triennal estival offrant une visibilité aux artistes africains afin de tisser des liens avec les acteurs de l’art contemporain français privés et publics. Chaque année,une exposition sera parrainée par un artiste africain déjà confirmé.
En 2018, Dominique Zinkpè, ouvre le bal, et parraine le premier opus, en tant que directeur du Centre Arts et Cultures, à proximité de Cotonou, qui est soutenu par Robert Vallois.
Dominique Zinkpè, né en 1969 à Abomey, Bénin.
Depuis 1989, il a été invité à participer à une treintaine d’expositions individuelles et à une cinquantaine d’expositions collectives à travers le monde. De Dominique Zinkpé on connaît ses dessins et ses grandes toiles et depuis 2007 ses sculptures faites d’assemblages de «ibeji» (symbole des jumeaux et «investis» de pouvoirs particuliers). Il s’approprie toutes sortes de médiums où l’identité, les racines et les jeux de pouvoir s’expriment. Dominique Zinkpè conseille toute une nouvelle génération d’artistes béninois, lui qui a été avec quelques uns l’un des précurseurs permettant à l’art contemporain africain de gagner sa légitime visibilité internationale.
Zanfanhouédé, né en 1991 à Abomey, Bénin.
À coup de machette, de hache, de ciseaux et de marteau, le sculpteur et peintre Franck Zannou alias Zanfanhouédé façonne le bois à sa manière; un travail auquel il allie les métaux pour libérer sa pensée en dénonçant des maux qui minent la société. Il réalise des sculptures anthropomorphes rendant hommage à la femme africaine ornée de clous telle une armure pour faire face aux épreuves de la vie. Depuis 1994, Zanfanhouédé a rejoint l’atelier de Dominique Zinkpè où il s’est formé au dessin et à la sculpture.
Marius Dansou, né en 1984 à Cotonou, Bénin.
Marius Dansou a également intégré l’atelier de Dominique Zinkpè. Il puise son inspiration dans la dimension artistique des coiffures traditionnelles béninoises pour édifier des sculptures d’une aparente légèreté. Le fer à béton, matériau particulièrement viril, dessine dans l’espace des vides et des pleins pour atteindre un esthétisme d’une grande délicatesse. Il a exposé à la Biennale de Dakar, à l’institut Francais de Cotonou et à la Gallerie Vallois.
Kifouli Dossou, né en 1978 à Cové, Bénin.
Kifouli Dossou sculpte directement dans le bois des masques cérémoniels Gèlèdè. Dans la communauté Yoruba, présente au Bénin, Togo et Nigéria, les cérémonies Gèlèdè donnent lieu à des danses masquées. Kifouli Dossou a donné à ces masques un caractère artistique. Ceux-ci représentent des scènes de la vie quotidienne et des scènes animalières imaginaires. Ces masques sont généralement peints de couleurs vives ou laissés à l’état brut. Les masques de Kifouli Dossou sont dans de nombreuses collections et institutions artistiques. L’artiste jouit d’une véritable renommée internationale.
