Donut Forget
Dialogue, confrontation, négociation, conflit : les rapports de pouvoir sont au centre des recherches de Diane Guyot, intégrant le sens même de son engagement artistique. Son travail dynamite les discours trompe-l’oeil qui refusent le conflit de points de vue et diminuent notre capacité d’agir. Il n’est donc pas étonnant qu’elle utilise le pouvoir du langage, énonçant clairement ses objets d’attaque et utilisant les codes visuels de l’affiche, du t-shirt, du slogan, du graffiti, de l’enseigne et du logo – des terrains de guerre culturelle.

Son travail est emprunt d’icônes collectives, de violence populaire, d’humour, d’opérations militaires. Immixtion Books publie à l’occasion de cette exposition le volume 1 de « Index of Operational and Code names », 80 dessins à l’encre de chine pour une iconographie guerrière.
« DONUT FORGET c’est le désir de me rappeler... Jusqu’à l’absurde.
Je note ce que vous dites. Vos injonctions, vos engueulades, vos traits d’esprit sont ma matière première. Je cherche le rapport de force, ce qui nous interpelle de façon collective et le moment où notre lot devient commun. Lorsque je vous cite - sans divulguer mes sources - c’est sur des supports multiples. Ceux-ci sont disponibles pour peu de se hasarder, de convaincre et d’obtenir. L’enjeu est de rendre l’expérience palpable : elle passe au filtre, devient matérielle et charnelle.
Six élèves du collège Henri Wallon ont fait leur stage de 3ème à la galerie. C’est le point de départ de l’exposition. Le stage est la clé du projet. Je convoque et renverse pour un temps les rapports de pouvoir en ouvrant la galerie pour y insuffler une énergie collective, saturée en testostérone. Là, le groupe m’offre le désir brut bien loin de la conduite. Je-m’en-fou- tisme, hystérie, joie, regards blasés, kebabs; voilà le chaos, voilà l’expo.»








