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Meraki

VOOGT est né de la rencontre entre Phabrice Petitdemange et Madely Schott à Bruxelles en 2015. Phabrice Petitdemange est artiste polymorphe, auteur/compositeur et performeur. Madely Schott est artiste perfor- meuse/plasticienne, interprète.
Tout deux ont des interrogations semblables et des pratiques artistiques communes autour des questions de mythologies personnelles et collectives, ainsi que sur des notions de queer identity, de bricologie, et d’itinérance. Il s’agit d’être dans une démarche d’interrogation voir de transgression des codes sociaux et des tabous qui leur sont associés.

Meraki

La démarche artistique des VOOGT tend vers une utopie poétique de nos catastrophes écologiques. Ils s’essayent à renverser les valeurs négatives vers un sens positif et heureux, et démontrer qu’avec un peu d’imagination, de créativité, d’artisanat ou d’art, le ré-enchantement du monde est possible.
Lors d’une résidence artistique en Crète en 2015, ils découvrent un camping désaffecté surplombant une plage de déchets. L’ambiguïté de ce paysage à la fois dévasté et porteur d’une énergie singulière a retenu leur attention. Captivés par cette installation «naturelle» de plastique, le duo y restent pendant 15 jours tels des archéologues répertoriant les vestiges de notre monde contemporain. L’intensité de cette expérience d’isolement sur cette plage les pousse à revenir, plus longtemps. C’est ainsi qu’ils y retournent pendant trois mois en 2018 avec quelques outils et un panneau solaire.
Les Voogt commencent alors cette odyssée avec le postulat qui suit :
« L’humain s’est vaincu lui même. Les dieux ont voulu donner une dernière chance à l’humanité pour se reconstruire en n’en ressuscitant qu’ une poignée et en leur retirant une partie de leur mémoire. Leur objectif: nettoyer cette plage plastique pour faire revenir d’autres humains.
Comment vont-ils réagir à l’idée de reconstruire une collectivité, entre le besoin, l’envie et la peur? »
Au delà du terrain de jeu, c’est une nouvelle philosophie de vie qui s’offre à eux et qu’ils mettent en oeuvre : repenser nos nécessités, aller à l’encontre de l’idée de rendement, se détacher du flux d’informations, requestionner notre perception au temps. Dans une démarche de procrastination structurée1, ils questionnent les principes de production de notre époque, les structures de travail et l’investissement de notre temps, qui implique directement la notion de prise d’espace, de pouvoir vivre dans et avec notre environnement.
Comment réinventer ce monde en transformant ces déchets en créations pratiques et artistiques? Ils démarrent alors un chantier de nettoyage et de fabrication d’objets selon le concept de bricologie. Chaque jour, le même labeur recommence dans une perte totale de notion de temps. Ils adoptent une méthodologie de classification de ces déchets par couleurs et tailles. Les objets atypiques qui contiennent un potentiel sculptural en eux mêmes sont mis dans un espace séparé afin de créer une installation « anthropoétique ». Jour après jour, c’est une histoire empreinte des mythologies grecques qui se construisait accompagnée de rituels.
Sur place, ils proposent des ateliers aux habitants, ils tournent un documentaire, Sous les plastiques la plage, et réalisent des performances. Une partie des déchets a été emmenée dans un centre de tri plastique et l’autre partie, plus précieuse a été gardée et rapatriée pour la transformer en objets totems, masques et costumes, témoins/vestiges d’une civilisation en déclin.
L’exposition plonge les spectateurs dans cette nouvelle mythologie et une nouvelle appréhension du temps. Les propositions plastiques sont incluses dans une narration fragmentée, qui leur confèrent une dimension intra-sèquement ésotérique et animiste. La scénographie sera conçue dans un souci d’utiliser au maximum des formes d’énergies alternatives.

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