Ricochets
Immobile, verticale, lourde, inerte : telles sont les caractéristiques que l’on associe traditionnellement à la sculpture. L’exposition Ricochets se propose de revisiter et d’interroger ces propriétés à travers un dispositif simple de relectures, inspiré par l’architecture de la galerie des Grands Bains Douches. La commissaire d’exposition, Anna Dezeuze, a invité cinq artistes à répondre à une sculpture de César (Hibou, 1981) placée dans le jardin. Leurs nouvelles pièces sont exposées dans les salles qui entourent cet espace central.

Ce jeu de ricochets met ainsi en scène, d’une part, une série de dialogues entre la matérialité de l’objet sculpture et d’autres médiums tels que la peinture (Katharina Schmidt) et le dessin (Frédérique Loutz), les interventions in-situ (Charlie Jeffery, Frédéric Pradeau) et le son (Pierre-Laurent Cassière).
D’autre part, les trajectoires des rebonds à travers l’espace de la galerie évoquent la circulation d’interprétations, d’influences et de résonances qui anime la transmission et la création - au sein d’un groupe d’artistes d’une même génération, et au fil de l’histoire de l’art, lorsqu’une génération relit et réinvente les pratiques de celles qui la précèdent.
Quel amour ?
Et si l’histoire de l’art se racontait comme une histoire d’amours et de jalousies, de rivalités et d’amitiés ?
Les relations affectives qu’un artiste peut construire avec le travail de ses aînés et précurseurs, ou de ses collègues, collaborateurs et élèves, sont souvent complexes. A la recherche d’une position par rapport à ses maîtres et à l’histoire de l’art, l’artiste occidental s’est mis très tôt à manier la copie et le détournement, l’hommage et le pastiche, le clin d’œil et le pied de nez.
Les artistes de l’exposition partagent une affiliation à l’Ecole des Beaux- Arts de Marseille. Alors que César y fait ses études à partir de 1935, les cinq artistes, tout comme la commissaire, y sont arrivés en tant qu’enseignants dans les cinq dernières années. Dans le cadre du Bureau des positions, un groupe d’étudiants se préparera à ajouter un dernier ricochet à cette histoire de la transmission et de l’enseignement : lors d’une soirée à la galerie le 16 février, ils inventeront à leur tour leurs propres réponses aux œuvres exposées par leurs professeurs.











